Le GMC Acadia roule sa bosse depuis sept ans déjà sous sa forme actuelle. Hormis certaines modifications d’ordre esthétique et une légère révision mécanique pour l’année-modèle2020, le VUS intermédiaire reste impassible devant une concurrence qui raccourcit les cycles de vie de ses modèles pour nourrir l’impression de nouveauté. Cette stratégie en fait-elle un produit moins concurrentiel pour autant? Nous l’avons testé sur quelques milliers de kilomètres lors d’un voyage sur la charmante péninsule gaspésienne.
Son design
Alors, comment arrive-t-il néanmoins à se démarquer de ses rivaux, cet Acadia? D’abord par son emballage, qui adopte l’image «camion» que véhicule depuis des lustres GMC. Sa calandre rectangulaire aux traits gras soutenue par de larges ailes et un capot bombé appuie cette facette. Le plan latéral est un peu plus conventionnel, lui qui pourrait rappeler les familiales de jadis avec sa partie arrière en porte-à-faux. Les passages de roues anguleux semblent faire référence quant à eux à la deuxième génération des GMC Jimmy des années1970. Il y a peu à dire sur l’arrière, hormis le traitement des feux qui rappelle indéniablement celui du Yukon avec une présence concentrée sur les ailes arrière qui déborde légèrement sur le hayon. Soulignons la grande surface vitrée qui aide grandement à la visibilité.
À bord
Il y a du bon et évidemment du moins bon dans cet habitacle dont les rides se font plutôt apparentes dès le premier contact. On décèle une qualité d’assemblage plutôt inégale à certains endroits et des plastiques durs nettement trop présents sous la ligne inférieure de la planche de bord. Cet Acadia demeure, malgré ces constats, un véhicule très bien pensé pour un usage familial. Certes, les deux places de la dernière rangée sont là essentiellement à titre de dépannage, mais une fois abaissés, leurs dossiers permettent d’accéder à 1180L de chargement. Les places avant et centrales assurent quant à elles beaucoup d’espace sur tous les points de mesure. Les rangements sont aussi nombreux et offrent une bonne contenance. Finalement, notons une conception simple et très efficace de la nacelle de commande qui héberge des touches contrôlant la transmission.
Sous le capot
Le menu mécanique de cet Acadia est composé de deux moteurs employés dans de nombreux modèles de la famille GM: un quatre-cylindres de 2L turbocompressé (228ch) et un V6 de 3,6L (310ch) optionnel. À peine 545$ séparent ces deux mécaniques, ce qui rend le V6 réellement incontournable en raison de sa plus grande souplesse et de son tempérament feutré nettement plus agréable. C’est un excellent moteur secondé par une transmission à neuf rapports généralement douce, mais marquée par un délai de réponse un peu trop présent en reprise. La consommation observée lors de l’essai s’est chiffrée à 9,6L, ce qui ne le fait pas briller, surtout face à un Toyota Highlander hybride, mais qui le place dans la moyenne de la concurrence à mécaniqueV6.
Derrière le volant
L’Acadia n’a jamais aspiré à devenir un partenaire de danse pour égayer vos dimanches ensoleillés sur votre route préférée. Ses intentions sont claires: isoler les occupants du mieux qu’il peut des aspérités des revêtements bitumineux ainsi que des bruits extérieurs. Il réussit très bien cette mission, rendant les longs trajets peu épuisants grâce à une tenue de cap impeccable. La direction est aussi plutôt précise et correctement ferme sans être véritablement communicative. Les mouvements de caisse sont certes prononcés en virage, résultat d’un réglage relâché de l’amortissem*nt. L’ajustement pourrait être légèrement resserré sur le train arrière, lui qui a tendance à exhiber des mouvements secondaires après avoir négocié des bosses après une bonne phase de compression en bas de côte. Du reste, le tout est très prévisible, du comfort food sur quatre roues, en somme.
Les technologies embarquées
Sans être dernier cri sur l’aspect techno de son offre, cet Acadia propose l’essentiel tout en offrant plusieurs touches physiques habilement placées. Son système multimédia de cuvée précédente est facile d’approche et est appuyé par un affichage lisible, à défaut d’être aussi bien défini que chez certains rivaux. L’instrumentation mélange les aiguilles physiques à du numérique avec un bon dosage. Notons la présence d’Apple CarPlay et d’Android Auto sans fil de série ainsi que la recharge par induction accessible sur la console au moyen d’un compartiment ouvert caoutchouté très bien conçu. GMC gagnerait toutefois à intégrer dans l’équipement de série un régulateur de vitesse adaptatif, lui qui est réservé au modèle Denali, le plus coûteux de surcroît.
Verdict
En raison d’un certain immobilisme dans son développement, l’Acadia ne pourra jamais concurrencer à armes égales bien des rivaux nettement plus contemporains dans leur prestation et leur équipement. Notre essai plus long qu’à l’accoutumée nous a toutefois permis d’apprécier ses qualités d’ensemble, le rendant pertinent sur une partie de sa proposition. Son V6, une espèce en voie de disparition, est vif et silencieux, et le roulement demeure raffiné et enrobé par une bonne insonorisation. Sa confection nécessiterait cependant d’être plus sérieuse, alors que bien des interstices étaient présents dans l’habitacle autour de certaines moulures. Si vous vous en tenez à la version SLE sans trop garnir le calepin d’options, l’Acadia avance un prix plutôt compétitif pouvant permettre en partie d’excuser ces errements. Outre cela, il y a mieux ailleurs.
Carnet de notes
Il peut tracter, mais un peu moins que certains
Si vous optez pour le V6, l’Acadia peut tracter jusqu’à 1814kg (4000lb), ce qui est bien, mais moindre que les 1588kg (5000lb) de plusieurs rivaux, dont les coréens Hyundai Palisade et Kia Telluride.
«Light is right»
Sans réellement adopter la philosophie de Lotus inculquée par son père, Colin Chapman, la génération actuelle de l’Acadia marquait un tournant alors qu’elle retranchait 318kg au poids de la cuvée précédente en diminuant ses dimensions. L’inverse de la mouvance actuelle.
Rouage intégral de série
Le multisegment est offert de série avec le rouage intégral. Une molette centrale permet de sélectionner certains modes, dont les deux roues motrices, une configuration plutôt inutile.
L’AT4 pour du hors-route léger
La versionAT4 est proposée pour du hors-route léger avec des pneus propres à ce mandat et un rouage intégral optimisé à embrayage multiple.
Un rétroviseur arrière doté d’une caméra
Sans être une avancée technologique récente, le rétroviseur arrière pouvant projeter l’image d’une caméra est un équipement fort pratique lorsque notre vision arrière est obstruée dans l’habitacle. Il est toutefois réservé à la version Denali.
Fiche technique
- Versionà l’essai: SLT
- Moteur: V6 DACT 3,6L
- Puissance: 310ch à 6600tr/min
- Couple: 271lb-pi à 7000tr/min
- Transmission: automatique à neuf rapports avec mode manuel
- Architecture motrice: moteur transversal avant, transmission intégrale
- Consommation (ÉnerGuide): 11L/100km
- Prix (avec options, transport et préparation): 56138$ (fourchette de prix entre 45874$ et 58774$)
- Concurrents: Ford Explorer, Honda Pilot, Hyundai Palisade, Jeep Grand Cherokee, Kia Telluride, MazdaCX-90, Nissan Pathfinder, Subaru Ascent, Toyota Highlander et Volkswagen Atlas
- Du nouveau en 2023? Aucun changement majeur